BRUXELLES, Belgique

 



Ces mille ans qui firent Bruxelles...
Bruxelles est un très ancien site de peuplement préhistorique. Trois siècles avant J.C., s'y installèrent des Nerviens qui lutteront contre leur envahisseur Jules César.

Au Ve siècle, s'établissent des bourgades franques et, au IXe siècle, sous le règne de Charlemagne, la région bruxelloise connaît une grande prospérité. En 977, le duc Charles de Lotharingie se bâtit un château sur île de Saint-Géry au milieu de la Senne. Le nom de Bruocsela apparaît alors dans une charte; il signifie : la demeure sur le marais.

Jusqu'au XVe siècle, les ducs de Brabant développeront la ville où ils se sont construit un château au Coudenberg. Par ses Portes de Namur et de Flandres, Bruxelles se relie aux deux grandes régions du pays. Située sur la chaussée menant de Cologne à Boulogne, la ville connaît un essor économique et artistique que stimulent les ducs de Bourgogne.

Au XVIe siècle, au temps de Charles Quint, elle s'enorgueillit d'héberger des savants comme le médecin Vésale et des humanistes tels qu'Erasme. Se révoltant contre Philippe II, les Bruxellois retrouveront leur joie de vivre dès 1599 sous le règne des archiducs autrichiens Albert et Isabelle.

Les corporations exercent depuis 1421 un pouvoir considérable sur la ville qui, au XVIIIe siècle s'épanouit grâce à la politique de son gouverneur, Charles de Lorraine.

Bruxelles sera française de 1794 à 1814. Intégrés dans le royaume des Pays-Bas, en 1815, les Bruxellois conquièrent, les armes à la main, leur indépendance en 1830. En 1835, le roi Léopold Ier inaugure à l'Allée Verte le premier chemin de fer du continent, tandis que se crée l'Université de Bruxelles.

A la fin du XIXe siècle, Bruxelles devient la grande capitale de l'Art Nouveau grâce au célèbre architecte VictorHorta. Dès 1814 s'était tenu à Bruxelles le tout premier congrès mondial des économistes.

Victor Hugo, qui vécut dans cette ville, écrivit : "Je suis enthousiasmé par Bruxelles!". Après lui, Toulouse-Lautrec, aussi bien que Sacha Guitry ou qu'Aldous Huxley, admireront la ville si amplement urbanisée grâce au génie de son souverain, Léopold II. Bruxelles où séjournèrent Mozart, Napoléon et le duc de Wellington... Toute une Europe déjà...
Source : Brussels Compact, brochure éditée par l'Exécutif de
la Région de Bruxelles-Capitale


La lutte pour l'indépendance

Après plusieurs siècles de domination espagnole, puis autrichienne, la population commence à éprouver un nouveau besoin d'indépendance. Un premier soulèvement, appelé révolution brabançonne aura lieu en 1789 contre l'empereur Joseph II, mais l'indépendance acquise sera de courte durée. Entre 1794 et 1830, la future Belgique est occupée par des puissances étrangères. D'abord par les armées républicaines françaises, puis, après la défaite de Napoléon à Waterloo en 1815, par les Hollandais. Après 1815, Guillaume Ier d'Orange a en effet été nommé roi des Pays-Bas, Belgique incluse. Son style autoritaire engendre le mécontentement. C'est dans la nuit du 24 au 25 août de cette année que les Belges mènent leur révolution. Elle démarre à Bruxelles mais gagne vite les provinces. Le roi de la nouvelle nation indépendante sera Léopold Ier.


le vieux Bruxelles, ses tours et ses remparts
Le nom de Bruxelles (Brucsella >  broek = marais + sali = habitation) apparaît pour la première fois dans un document du XIe siècle désignant un événement qui remontait à 695.  La ville se serait établie autour de deux centres, l'un, à l'époque mérovingienne, sur la colline à côté de la chapelle dédiée à St-Michel et près du chemin qui gagne, à la hauteur d'Evere, la chaussée romaine unissant la côte à la vallée de la Meuse; l'autre, vers 970, dans la vallée de la Senne, à l'abri du chàteau des comtes.

La ville ne commença à se développer qu'au XIe siècle : elle s'étendit sur la rive droite de la Senne et les comtes de Louvain, qui dominaient la contrée et devinrent bientôt ducs de Brabant, se firent bâtir sur le Coudenberg, occupé actuellement par la place Royale et les rues environnantes, une maison et un oratoire (vers 1070).  On pense que les premiers remparts remontent à 1100.  Au XIIe siècle, la ville, devenue l'une des étapes de la route qui reliait Bruges, le plus grand port de la mer du Nord, à Cologne, la plus grande ville de commerce de l'Allemagne, continua de s'accroître si bien qu'au XIIIe siècle elle dépassa sa première enceinte dont il reste quelques vestiges parmi lesquels la tour Noire, la tour Anneessens et des fragments de remparts.  Les artisans habitaient en grande partie dans les faubourgs, englobés dans la ville lors de la construction de la nouvelle enceinte (1357-1379) qui subsista jusqu'au XIXe siècle; les boulevards actuels en marquent l'étendue et la porte de Hal en est le seul reste.  Ce n'est qu'en 1421, sous le duc Jean IV, que Bruxelles réussit à conquérir une constitution municipale dont les bases se maintinrent, d'ailleurs, jusqu'au XVIIIe siècle.

En 1430,  à la mort du duc Philippe de Saint-Pol, le duché de Brabant passa à Philippe le Bon.  La prospérité de la ville fut grande sous les ducs de Bourgogne et Philippe le Bon en fit sa résidence.  Les métiers de luxe, tapissiers, orfèvres, fabricants de cuir, y prédominaient.  Sous les Habsbourg, elle ne perdit point son importance.  Le siège du gouvernement central des Pays-Bas, qui fut rétabli à Malines pendant un certain temps, fut transféré définitivement à Bruxelles sous Philippe II.  Les gouverneurs espagnols qui y furent envoyés ne tardèrent pas à soulever le plus vif mécontentement dans la population : des révoltes éclatèrent.  Sous le duc d'Albe, les comtes d'Egmont et de Hornes furent exécutés, en 1568, sur la Grand-Place. L'oppression espagnole amena la décadence.

En 1695, lors des guerres de Louis XIV, sous le prétexte du bombardement par la flotte anglo-hollandaise des ports de la Manche, mais en réalité pour attirer les troupes assiégeant les Français dans Namur, Bruxelles fut bombardée par le maréchal de Villeroi : tout le centre de la ville, la Grand-Place, l'hôtel de ville et plus de 4 000 maisons furent incendiées. 

En 1719 fut décapité François Anneessens, doyen des corporations de Bruxelles, coupable d'avoir défendu les franchises de la ville contre les empiétements du gouvernement autrichien que la paix d'Utrecht avait installé en Belgique.

Bruxelles ne jouit d'un peu de repos que sous le prince Charles de Lorraine (1744-1780) beau-frère de Marie-Thérèse et qui, envoyé par elle pour gouverner les Pays-Bas, voulut faire de Bruxelles une capitale de style classique en réalisent des travaux monumentaux.

Annexée par les Français en 1795, la région forma le département de la Dyle, et Bruxelles devint chef-lieu du département de la Dyle, de 1815 à 1830. À la chute de l'Empire (1815), elle partagea, avec La Haye, le rôle de capitale des Pays-Bas et alternativement la résidence du roi des Pays-Bas.

La Révolution, qui devait amener l'indépendance au pays, commença dans la nuit du 24 au 25 août 1830 et pendant les journées de septembre, du 23 au 26, les Belges y résistèrent courageusement à l'armée hollandaise dont les troupes prirent la poudre d'escampette le 27 septembre !  Le roi Léopold Ier fit son entrée solennelle à Bruxelles, le 21 juillet 1831.

Bruxelles, dont a transformation commença au XVIIIe siècle par la création des quartiers de la ville haute sur les plans de l'architecte Guimard, prit un considérable développement  à la fin du XIXe siècle et au commencement du XXe par la création de nouveaux quartiers, le voûtement de la Senne  et les percées et nivellement au cœur du vieux Bruxelles (jonction Nord-Midi).

Les troupes allemandes entrèrent à Bruxelles le 20 août 1914. Les Bruxellois opposèrent à l'envahisseur une résistance passive dans laquelle ils furent magnifiquement soutenus par les autorités communales et spécialement par le bourgmestre Adolphe Max.
C'est à Bruxelles que furent fusillées, par ordre du gouvernement allemand, Edith Cavell, le 12 octobre 1915, pour avoir aidé des Belges à rejoindre l'armée nationale, et Gabrielle Petit, le 1er avril 1916.

Le sort de la capitale fut beaucoup plus tragique au cours de la dernière guerre. Dès le 10 mai 1940 la ville fut bombardée et le 18, l'armée allemande entrait à Bruxelles.  Pendant les années d'occupation la ville connut des heures très graves et durant les années 1943-1944 subit de multiples bombardements.
La ville fut libérée par les troupes anglaises le 3 septembre 1944. Pendant les mois suivants, jusqu'en avril 1945, elle connut encore le terrible assaut des bombes volantes V2.

L'exposition internationale et universelle de 1958 marquera le tournant vers la vocation internationale de Bruxelles: c'est l'arrivée de la CEE (devenue l'Union européenne), de l'OTAN en 1967 et la construction du Caprice des Dieux pour héberger le Parlement européen.

La Région de Bruxelles-Capitale sera créée le 18 juin 1989.


Guillaume 1er
24 août 1772 / 12 décembre 1843
  Prince d'Orange-Nassau
Grand duc de Luxembourg
Roi des Pays Bas de 1815 à 1840

Fils de Guillaume V de Nassau, prince d'Orange, stathouder des Pays-Bas.
Epouse le 1er Octobre 1791 Frédérique-Wihelmine.
Entre 1793 et 1795 son pays fut envahi par les troupes françaises.
Il vécut alors en Angleterre et en Allemagne, avant de rentrer aux Pays-Bas en novembre 1813.
Il relance le commerce, la navigation et l'industrie.
Il fait creuser des canaux.
Il fonde des institutions économiques :


la "Nederlandsche Bank" en 1814
la "Société générale des Pays-Bas" en 1822, à Bruxelles.
Il met en rapport l'industrie lourde wallonne et les maisons de commerce néerlandaises.
Le traité de Paris, en mars 1814, réalise son voeu de voir réuni les Pays Bas du Nord et du Sud (les Pays Bas et les anciens Pays Bas d'Autriche).
Le traité de Vienne lui accorde, en échange de ses domaines en Allemagne et en Prusse, le grand-duché de Luxembourg et stipule l'unification des Pays-Bas et de la Belgique au sein d'un même royaume, dont il fut proclamé souverain. Il prend le titre de Prince souverain.
En 1819, il impose le néerlandais pour les actes officiels.br> En 1825, il crée, à Louvain, le Collège philosophique (la formation politique des prêtres).
En 1828, il impose la censure à la presse.
Lors de l'été 1830, une révolution éclate à Bruxelles. Elle débouche sur la création d'un royaume indépendant de Belgique (4 octobre 1830), reconnu par Guillaume Ier seulement en 1839.
Suite à son remariage avec Henriette d'Oultremont, il abdique le 7 octobre 1840 en faveur de son fils Guillaume II.
Il mourut en exil à Berlin.